Face à la pression américaine et asiatique, l’actualité du 10 décembre a remis la question de la compétitivité européenne au centre du débat. Dans l’émission « Sur le terrain », Loïc de la Mornais a proposé un état des lieux concret, ponctué par des regards d’experts. Le fil rouge est clair : l’Europe est-elle en retard dans la course à l’innovation, ou prépare-t-elle un rebond fondé sur la recherche, le développement et l’industrie de pointe ? Le sujet s’ancre autant dans les semi-conducteurs que dans les batteries, l’IA, la cybersécurité et les chaînes d’approvisionnement des smartphones. Les exemples concrets s’accumulent, du cloud souverain aux usines de cathodes, avec une même question pratique : comment transformer rapidement les succès scientifiques en produits visibles et exportables.
Sur ce même plateau, des voix reconnues ont rappelé l’urgence des choix d’investissement et de régulation. Les débats ont pointé la nécessité d’orchestrer un passage à l’échelle pour les PME deeptech et les grands groupes, sans oublier l’effet d’entraînement pour les écosystèmes régionaux. Les signaux faibles convergent : les acteurs européens se réorganisent, les fonds montent, et les calendriers industriels se resserrent. Pourtant, les écarts de puissance de calcul, de capital et de distribution pèsent encore. La fenêtre de tir existe, mais elle reste courte. L’enjeu, au fond, consiste à injecter du réalisme industriel dans chaque promesse technologique.
- 🔎 Points clés
- 🚀 L’Europe avance sur les semi-conducteurs et les batteries, mais l’écart de puissance de calcul subsiste.
- 🔐 La confiance numérique et la régulation peuvent devenir un avantage compétitif.
- 🏭 Le passage du labo à l’usine reste le talon d’Achille de l’industrie deeptech.
- 📦 Les chaînes smartphones basculent vers l’Inde, avec des effets pour le marché européen.
- ⚡ Des champions émergent en recherche et en développement, mais le scale-up doit accélérer.
Principales conclusions
Les échanges montrent un paradoxe. L’Europe détient des actifs techniques majeurs, mais elle convertit trop lentement ses atouts en parts de marché. Cependant, la combinaison innovation + industrialisation + régulation intelligente peut inverser la tendance. Le cap doit privilégier l’accès au capital, l’industrialisation rapide et l’export, sans perdre la maîtrise des normes et de la sécurité. Le temps joue contre une stratégie incrémentale.
« Sur le terrain » 10/12 : état des lieux factuel de la course à l’innovation en Europe
Le magazine diffusé en soirée sur la chaîne info, canal 16, a posé des repères tangibles. Le regard de Loïc de la Mornais s’est attardé sur les points durs : puissance de calcul, dépendances d’approvisionnement et pénurie de compétences. Des experts, dont des profils économiques et scientifiques, ont insisté sur la vitesse d’exécution. Ainsi, réduire le cycle idée-prototype-industrialisation devient décisif.
Un exemple a illustré ce besoin d’alignement. Orion Robotics, PME lyonnaise fictive mais représentative, conçoit des bras collaboratifs destinés aux usines pharmaceutiques. Son frein n’est pas la R&D. Il vient de l’accès aux composants critiques, de l’industrialisation certifiée et de la distribution paneuropéenne. Ce cas reflète une réalité largement partagée par les entreprises de technologie appliquée.
Le débat a relié ces défis à l’écosystème médiatique et à l’opinion. Les attentes sont élevées, notamment sur l’IA générative, le bas-carbone et la souveraineté numérique. Pourtant, l’industrie sait que la création de valeur passe par des chaînes complètes, du silicium au logiciel. La séquence a rappelé une évidence : le rattrapage ne se décrète pas, il se produit « sur le terrain » avec des usines, des talents et des contrats.

Invités et angles abordés
Les analyses ont couvert les politiques publiques, la géopolitique des composants et l’économie de l’innovation. Les échanges ont aussi mis en avant les signaux positifs, comme l’essor des gigafactories et les alliances académiques. Cependant, la fragmentation des marchés et la lenteur des marchés publics restent des freins.
Un enseignement s’impose. Sans exécution accélérée, l’Europe risque de s’installer dans un retard de « deuxième cercle ». La fenêtre de tir doit donc être exploitée sans dispersion.
Semi-conducteurs, IA et cloud souverain : moteurs de compétitivité… et zones de retard
Sur les composants, l’Europe dispose d’atouts critiques : lithographie, analogique, capteurs et puissance. Les annonces autour d’usines en Allemagne, en France et en Italie vont dans le bon sens. Toutefois, l’écosystème d’IA manque encore de GPU et de centres de données à grande échelle. Ainsi, l’écart de puissance de calcul reste un handicap pour les modèles avancés.
Les initiatives de calcul haute performance progressent, avec des processeurs européens pour le HPC et un réseau de data centers sobres. Pourtant, la demande explose côté IA générative et inférence embarquée. Des solutions hybrides, mêlant cloud souverain et edge, émergent pour la robotique, la santé et l’auto.
La confiance devient un différenciateur. Les approches « privacy by design » séduisent les industriels et les administrations. Pour aller plus loin, des intégrateurs data aident à convertir ces principes en plateformes opérationnelles. À ce titre, Keyrus illustre ce rôle d’orchestration entre gouvernance, IA et ROI mesurable.
Le socle cyber reste essentiel. Pour sécuriser les échanges, des pratiques outillées par l’IA montent en puissance. Par exemple, les entreprises adoptent des solutions pour protéger la messagerie grâce à l’IA, ce qui réduit le phishing et améliore la conformité. Cette couche de sécurité renforce la confiance dans les services numériques européens.
Verdict provisoire. La course se gagne par l’accès au calcul, la résilience logicielle et le déploiement industriel, pas seulement par les annonces.
Industrie du hardware : batteries, smartphones et chaînes d’approvisionnement en 2025
Le marché européen des batteries se densifie. Plusieurs sites pilotent des cathodes, des cellules et des packs pour véhicules électriques. En France, la dynamique s’observe aussi dans les projets de montée en cadence et de recyclage. Pour suivre les usines et les acteurs, un point d’étape sur la production de batteries en France clarifie les volumes et les jalons à venir.
Du côté des smartphones, les équilibres changent vite. La relocalisation partielle vers l’Inde redistribue les cartes et bouscule la logistique européenne. Les liens entre Delhi, Moscou et Bruxelles influencent l’accès à certains composants et flux. Un décryptage des rapports Inde–Russie–UE sur les smartphones aide à anticiper les risques d’approvisionnement.
Des innovations de rupture attirent l’attention du public. Certains prototypes, comme le téléphone Tesla Pi, montrent la vitesse du marché premium. Cependant, la valeur durable vient surtout de l’intégration industrielle : efficacité énergétique, réparabilité, mises à jour longues et sécurité des données.
Bonnes pratiques côté chaîne et produits
- 🧭 Adopter une visibilité bout en bout de la chaîne, avec du suivi d’actifs type traceur Bluetooth TrackR pour la logistique sensible.
- 🔋 Miser sur des cellules locales et des packs modulaires, afin d’ajuster la maintenance et réduire l’empreinte carbone.
- 📱 Diversifier les sources en Asie et en Europe, puis prévoir des scénarios de stress logistique.
- 🛡️ Renforcer l’authenticité des canaux de revente, avec des IA sur la fraude, comme la détection des fausses annonces au Japon.
- 🔒 Limiter l’exposition des données clients, y compris via un annuaire portable 06 consulté avec discernement.
Orion Robotics applique déjà ces règles pour stabiliser ses livraisons de cartes et de capteurs. Résultat, le time-to-market s’améliore, et les retours produits diminuent. La robustesse de la chaîne gonfle la compétitivité réelle.
En clair, l’industrie européenne peut gagner du terrain si la logistique, la qualité et la sécurité progressent de concert. La cohérence d’ensemble prime sur le « coup » marketing.
Confiance numérique et régulation : transformer un atout européen en avantage marché
Le positionnement européen sur la protection des données séduit de plus en plus de clients B2B. Les critères de transparence et d’auditabilité poussent des contrats à basculer vers des solutions conformes et bien documentées. Cependant, la conformité ne suffit pas. Il faut prouver la résilience, la performance et la simplicité d’usage.
Les marchés réclament aussi des preuves d’efficacité. Dans la lutte contre la désinformation et l’usurpation, l’IA sert d’allié. Des systèmes opérationnels, proches de la détection des annonces frauduleuses observée au Japon, arrivent dans le retail et les marketplaces européennes. Par ailleurs, l’adoption de solutions pour sécuriser la messagerie complète l’arsenal défensif.
Le business de la donnée exige des architectes rodés. Des maisons de conseil et d’intégration connectent gouvernance, IA et opérations. À ce titre, des acteurs comme Keyrus participent à la transformation de la donnée en avantage compétitif, du cadrage aux tableaux de bord. Ainsi, la valeur se mesure sur des KPI métier, pas uniquement sur des scores techniques.
Le cadre réglementaire pèse aussi sur l’IoT immobilier et énergétique. Les exigences de sécurité, d’interopérabilité et d’efficience énergétique structurent les offres. Comprendre le cadre d’habitation et les permis évite des retards de déploiement pour les équipements connectés, du compteur au capteur d’air.
Au final, la confiance devient un produit. Les entreprises qui la conçoivent dès l’architecture gagnent en valeur contractuelle et en durée de vie client.
Du laboratoire au produit : passer de la recherche au développement, puis à l’usine
Les universités et centres RTO européens livrent des avancées de niveau mondial. Pourtant, l’écart se creuse au moment de l’industrialisation. Les TRL 6 à 9 restent le goulet d’étranglement. D’où l’importance des plateformes pilotes, des lignes de démonstration et des acheteurs publics innovants.
Orion Robotics a franchi une étape grâce à une ligne pilote partagée pour l’assemblage de cartes. Ensuite, la PME a sécurisé un premier contrat hospitalier pour ses cobots stérilisables. L’effet d’entraînement est net : les fournisseurs s’engagent, la banque suit, et la montée en cadence devient réaliste.
La normalisation accélère ce passage. En s’alignant tôt sur des standards ouverts et des API stables, les équipes réduisent le coût d’intégration. De plus, l’industrialisation gagne quand le produit inclut la maintenance prédictive et la cybersécurité dès la conception.
Les dispositifs d’achat public innovant doivent maintenant s’amplifier. Ainsi, un marché de référence se construit et sert de rampe à l’export. La répétabilité des contrats reste la clé de voûte du scale-up industriel.
Conclusion d’étape. Le succès tient à un triangle simple : preuves techniques, preuves industrielles, preuves commerciales.
Feuille de route 2026 : indicateurs, financements et arbitrages décisifs
Pour réduire le retard, il faut des repères mesurables. Les décideurs doivent suivre le coût marginal du calcul, le taux d’intégration locale des composants et la vitesse d’homologation. En parallèle, le nombre de déploiements multi-pays et la part d’export sur chiffre d’affaires guident l’exécution.
Les financements doivent se concentrer. Les projets critiques ciblent la puissance de calcul, l’assemblage de modules batterie et la robotique industrielle. Ensuite, viennent l’edge AI, la photonics intégrée et la cybersécurité matérielle. Chaque euro doit renforcer l’industrie sur le long terme.
Sur le terrain, les dirigeants arbitrent entre vitesse et robustesse. Les chaînes de valeur hybrides, mêlant Europe et Asie, demeurent le réalisme du moment. Toutefois, les capacités locales doivent monter, avec un cap clair sur 36 mois. Les partenariats publics-privés sont attendus au rendez-vous.
Un message ressort. Le pilotage par indicateurs, adossé à des jalons industriels, rend l’Europe plus lisible pour les talents et les investisseurs.
Pourquoi parle-t-on d’un retard européen dans la course à l’innovation ?
L’écart provient surtout de la puissance de calcul, du capital disponible et de la vitesse d’industrialisation. L’Europe possède des atouts scientifiques, mais elle convertit encore trop lentement la recherche en produits compétitifs à grande échelle.
Quels secteurs peuvent inverser la tendance rapidement ?
Les semi-conducteurs de puissance, les batteries, la robotique, l’edge AI et la cybersécurité ont des bases solides en Europe. En ciblant l’industrialisation et l’export, ces domaines peuvent doper la compétitivité en 18 à 36 mois.
La régulation européenne freine-t-elle l’innovation ?
Bien conçue, elle peut devenir un avantage. Les marchés valorisent la confiance, la sécurité et la traçabilité. L’essentiel consiste à associer règles claires, simplicité de mise en œuvre et accompagnement industriel.
Comment une PME peut-elle sécuriser sa chaîne d’approvisionnement ?
En diversifiant les sources, en suivant les flux avec des traceurs, en auditant les revendeurs grâce à l’IA et en renforçant la sécurité des données. Des partenariats locaux réduisent aussi les délais et les risques.



